Page:Blandy - Revanche de femme 1869.djvu/59

Cette page n’a pas encore été corrigée

Julien, elle fut atteinte et convaincue de partager sa passion. Si l’on ne médit qu’à voix basse, c’est qu’aucune démarche compromettante ne fut surprise, c’est aussi que la haute position de M. Brülher couvrait la conduite de sa femme, c’est enfin que Suzanne gardait une réserve qui tenait loin d’elle toute perfide amitié et une bienveillance qui désarmait les plus méchants.

D’ailleurs les commentaires les plus envenimés s’étaient arrêtés lors qu’après la rupture du mariage projeté, on avait vu Suzanne résister ouvertement au repentir de Julien Deval ; à partir de ce moment, l’opinion générale fut qu’elle se lançait dans la haute coquetterie pour échapper à un retour de passion. On lui connut dix adorateurs et l’on n’en soupçonna aucun d’être heureux. Avait-on raison davantage cette fois ? La première supposition étant douteuse, celle-ci était-elle plus assurée ? Ceux qui affirmaient des deux côtés se croyaient dans le vrai, mais ils n’avaient aucune donnée positive ni sur le bonheur de Julien, ni sur l’échec proclamé des autres admirateurs de madame Brülher.

Au retour de celle-ci, il devait y avoir une recrudescence d’intérêt au sujet de tout ce qui la touchait. Elle arrivait avec une position à refaire, car on ne pensait pas qu’elle se résignât à la