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vorablement de sa franchise ; car, dans le tête-à-tête, il faisait parfois bon marché de ses principes officiels et de son rigorisme étudié.

Les gens les plus austères ont des indulgences spéciales au service des jeunes hommes bien pensants. Si l’on avait blâmé Madame Brülher, cinq ans auparavant, lorsqu’elle avait accueilli complaisamment les assiduités de Julien Deval, le bonheur présumé de celui-ci n’avait pas porté atteinte à sa bonne réputation, désormais consacrée.

On avait pardonné à Julien ses succès auprès d’une femme du monde ; et on ne l’aurait pas excusé si, respectant en catholique fervent le sacrement du mariage, il s’était permis quelques liaisons faciles. Par suite de ce positivisme qui est essentiellement Lyonnais et auquel, après tout, la ville doit sa prospérité, on loua le jeune avocat de rompre toute relation avec la maison Brülher quand Madame Demaux, sa sœur, lui eut trouvé un riche parti.

On ne s’enquit pas autrement de la réalité de cette liaison entre Madame Brülher et l’avocat ; elle s’était manifestée par ces imprudences que commettent des jeunes gens épris et peu rompus aux habiletés discrètes de la galanterie. Par le fait seul que Suzanne rougissait en voyant