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qui leur permet cent inconséquences de conduite. En se soumettant aux obligations les plus étroites du catholicisme, ils suivent des traditions de famille, se persuadent qu’ils accomplissent un devoir social et ramènent par leur exemple les esprits hantés par des utopies qui ne tendent qu’à des révolutions désastreuses dans l’ordre religieux et politique.

Le catholicisme proscrivant le libre-examen, a d’ailleurs ceci de commode qu’il ôte toute initiative, partant, toute responsabilité à ses zélateurs ; cette défense de raisonner sur les principes, sauve ceux-ci de la petite honte de se trouver en contradiction avec eux-mêmes. Enfin l’habitude de vivre dans une ville où tout se fait au nom et sous les auspices de la religion, déteint à la longue sur l’esprit et le langage ; c’est une livrée commune qu’on endosse avec plus ou moins de répugnance, et qu’on finit par porter le plus aisément du monde quand on est fait à ses plis.

Julien Deval avait adopté, dès ses débuts, avec une ardeur anxieuse d’être distinguée, les sentiments, le langage et l’allure indispensables pour devenir l’avocat en titre de la pieuse bourgeoisie et de la banque opulente. Si cette habileté prouvait son esprit, elle ne témoignait pas aussi fa-