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Vassier ; on l’épie, on parle de scandale et de l’exclure de je ne sais quelle assemblée de charité. Et par une contradiction qui m’étonne, on dit le plus grand bien de ce jeune homme dont le nom est si difficile à prononcer.

— Christian Czreski ! dit Suzanne avec une ironie chargée d’amertume, c’est bien naturel, Lina. Il a des principes, il pratique, puis enfin sa qualité d’homme lui donne un privilége d’impunité. Blâme-t-on Julien Deval de t’avoir trouvée aimable ? Et toi, l’on t’a blâmée de n’avoir causé qu’avec lui. En résumé, nos Lyonnaises t’ont déplu ; mais les hommes sont meilleurs et plus dignes. Tu as apprécié l’excellent M. Chainay.

— Ah ! beaucoup. Il comprend Mozart, lui ! M. Deval traduisait très-mal tout ce qu’il me disait à ce sujet, et je souffrais d’avoir un interprète qui gâtait aussi mes réponses ; j’espère pourtant qu’il n’aura pas vu en moi, comme les · autres, une petite tudesque très-bornée.

— Mais quelle manie de critique ! Le seul homme qui ait pu te parler, M. Deval, tu le déclares peu intelligent. Il n’y a que M. Chainay à qui tu fasses grâce, par respect pour Mozart. L’amour de la médisance est une maladie contagieuse, Lina. Tu l’as gagnée hier au soir.