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de la réplique ; elles ont murmuré tout bas le mot d’intrigue et je ne sais quelle histoire ; je me rappelle seulement qu’un nom slave, polonais où russe, revenait dans toutes les bouches.

— Un nom slave ! s’écria Suzanne vivement. Puis elle ajouta après quelques minutes d’hésitation : « Serait-ce celui de Christian Crzeski ?

— Précisément, répondit la jeune fille.

— Et tu dis que Paule m’a défendue avec courage ? demanda la jeune femme avec intérêt.

— Oh ! avec beaucoup de coeur et de sincérité. Je l’ai vue rougir d’impatience lorsqu’on disait du mal de vous ; si j’avais pu, je l’aurais embrassée lorsqu’elle a assuré qu’en dépit de vos envieux vous étiez une personne d’une âme élevée et de principes inattaquables.

— Eh bien ! dit Suzanne, le bonheur de trouver une amie compense bien la déception, de se savoir entourée de malveillants. Admettant que tout doit se payer dans la vie, peut-être dois-je accepter comme une punition du jugement précipité que j’ai porté contre Paule Vassier les méchancetés que tu m’apprends et que je soupçonnais en partie. Ma surprise, mon plaisir l’emportent sur le ressentiment de l’injure reçue. Cette Paule ! au couvent, elle était une petite