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lement de ses yeux à peine fixés sur le cahier, car Mozart lui était familier, que le brillant et la netteté de son jeu ; mais il fit mal à propos l’entendu pour lui plaire et il joignit au faisceau de compliments qu’il mit à ses pieds son tribut personnel ; il s’engagea dans une dissertation sur les différentes écoles, et dit qu’après tout la part des maîtres allemands est assez belle, puisqu’ils ont gardé le sentiment et le sublime de l’inspiration en ne laissant aux Italiens que le privilége de la grâce et de l’esprit.

« Témoin ce joli morceau, » conclut le pauvre garçon, qui se croyait si fort sur ce sujet qu’il disait une phrase en français et l’autre en allemand pour être entendu à la fois de Lina et de M. Chainay.

Le vieux musicien éclata de rire : Mon cher Julien, s’écria-t-il, votre ami Christian Crzeski, s’il était ici, vous dirait ce que disent les Polonais aux gens embourbés dans un mauvais pas : « Attelez des bœufs à votre char ! »

Lina se tourna d’un autre côté pour ne pas trahir son envie d’imiter cette hilarité ; mais Julien, assez obstiné de sa nature, n’écouta pas cet avertissement charitable et continua son parallèle des génies différents selon la race et les traditions. Par bonté de cœur ou par sympathie