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coudait sur son fauteuil ; son grand œil noir errait indécis avec cette mélancolie passionnée qui était autrefois son expression habituelle, et Julien trouvait Lina insignifiante et dévorait Suzanne du regard.

En dépit des gens positifs qui n’admettent aucune des puissances mystérieuses dont l’influence ne peut se démontrer, il est certain qu’on se sent regarder, même lorsqu’on ne se sait pas l’objet d’une attention particulière. Ce magnétisme cause à celui qui le subit une inquiétude qui va jusqu’à l’angoisse, et Suzanne se réveilla d’une de ses courtes rêveries en cherchant autour d’elle quelle personne tentait de lui en ravir le secret ; elle parcourut le salon du regard sans découvrir l’indiscret et souriait déjà de son erreur, lorsqu’elle aperçut Julien Deval sous le rideau de chèvrefeuille. Son premier mouvement fut d’appeler celui de ses gens qui portait en ce moment des bougies à une nouvelle table de jeu et de lui commander d’aller baisser le store ; puis elle pensa que cet ordre donnerait une satisfaction au jeune homme en lui prouvant que sa manœuvre avait été remarquée, et elle reprit sa causerie avec les femmes qui l’entouraient ; mais elle n’était plus à l’aise ; cette muette insistance la gênait et au bout d’un quart d’heure, elle pro-