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à regrets lorsque, à côté de ce succès aléatoire, se présente une félicité pure, qu’aucun doute n’effleure, qu’aucune rancune ne ternit ! et le regard de Julien Deval quittait Suzanne pour aller chercher Lina.

Cette petite personne dont la figure ronde rappelait vaguement une jolie tête de chatte blanche avec sa chevelure roulée en grosses touffes ondulées, ses oreilles roses émergeant d’un flot de boucles blondes, sa bouche mutine, son nez droit, son oeil caressant, ses joues à fossettes estompées par un duvet aussi blanc que celui d’une pêche à demi-mûre, offrait le plus attrayant contraste avec la beauté altière de Suzanne. Chez Lina, point d’épreuves à subir, pas d’estime à regagner, point de passé à reconstruire. Elle s’était montrée dès l’abord si gentille et si naturelle que Julien Deval croyait avoir compris le premier et le dernier mot de cette âme encore enfantine. Le triomphe sur les souvenirs de Suzanne pouvait être glorieux, mais les difficultés de l’obtenir étaient grandes et ce triomphe vaudrait-il tout ce qu’il coûterait ? La femme donnerait-elle à l’amour tout ce que la jeune fille lui promettait par sa vivacité étourdie et la douceur de sa physionomie ? Mais tout à coup, distraite de la conversation, Suzanne s’ac-