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sages étroits que laissaient entre leurs cercles les petits comités réunis autour des tables et des canapés, et elle arriva près de Madame Brülher, toujours au bras de Julien Deval qui vint saluer la maîtresse de la maison.

Suzanne accueillit le jeune homme avec cette banale politesse qui est un voile commode pour le public, mais qui ne trompe pas les gens intéressés à en pénétrer le mystère ; aussi dès que les compliments de rigueur furent échangés, Julien Deval peu satisfait sans doute de cette réception, se tourna vers Lina qui s’était établie sur un pliant auprès de sa tante, et tous les deux se mirent à causer en allemand, comme de vieilles connaissances. Madame Brülher, étonnée du maintien dégagé de sa nièce, ne pouvait comprendre les regards fins et les gestes bizarres que celle-ci lui adressait. Contrariée de n’être pas entendue, Lina dit tout à coup en cherchant autour d’elle avec l’étourderie d’un enfant :

— Ah ! quel ennui ! J’ai oublié mon éventail dans la serre !

Et Julien Deval s’empressa naturellement d’aller l’y chercher ; alors la jeune fille se pencha vers Suzanne et lui dit d’un air mutin :

— Je ne savais comment le renvoyer, et j’ai