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— On va annoncer le diner, dit Madame Brülher à l’oreille de sa mère, et Lina n’est pas là. J’ai à la présenter. Où peut être cette enfant ?… Je l’ai effarouchée tout à l’heure ; c’est une maladresse. Trouvez-la, je vous prie, et rassurez cette petite sauvage.

— Pas si sauvage, répondit la bonne Madame de Livaur en souriant, car je viens de la voir sortant de la serre avec Madame Demaux et Julien Deval.

— Mère, vous avez invité M. Deval ? dit vivement Suzanne en rougissant jusqu’au front. Vous ne vous souvenez donc pas qu’il me déplaît avec ses airs doucereux et compassés.

— Ayant invité sa soeur chez laquelle il demeure, j’ai cru ne pouvoir leur faire à tous les deux une impolitesse, et puis cette aversion dont tu parles est de fraîche date ; je ne te la connaissais pas. Quant à Lina, la voici…

Dans le moment même, en effet, la jeune fille faisait son entrée au salon par une des portes-fenêtres du jardin, et ce ne fut pas une entrée d’enfant timide et embarrassée ; donnant le bras à M. Deval, elle l’arrêta par un mouvement net plein de gentillesse pour qu’il laissât passer la première Madame Demaux qui les accompagnait, puis elle traversa avec aisance les pas-