Page:Blandy - Revanche de femme 1869.djvu/276

Cette page n’a pas encore été corrigée

si bien la fermeté de sa volonté ; les hommes sont si prompts à se prendre aux piéges de leur propre vanité qu’il ne se crut pas balloté entre deux périls, mais entre deux bonheurs. Celui qu’il attendait de Paule était incertain et mêlé de dangers ; la félicité qu’il se promettait avec Suzanne était plus douce et il en connaissait les attraits. Il quitta le piano, et quand il revint près de Madame Brülher au bout de peu d’instants, son sort était décidé. Paule avait entre les mains des preuves irrécusables de la versatilité masculine.

Christian n’eut pas le temps de réclamer le prix de son sacrifice ; M. Vassier se leva et vint prendre congé de la maitresse de la maison.

— Vous voulez partir si tard ! lui dit-elle. J’espérais que vous passeriez la nuit ici pour nous donner encore la matinée de demain.

— Excusez-moi si je n’accepte pas ; répondit- il ; mais mes affaires exigent ma présence à Lyon demain matin.

— Oh ! vos affaires ! le prétexte est mauvais pour moi ; vous savez que je suis leur ennemie.

— S’il faut tout dire, ce ne sont pas elles seules qui me rappellent chez moi ; c’est une faiblesse que vous condamnerez moins, que