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ce un retour du cruel caprice par lequel vous m’avez fui il y a deux ans ? Ah ! Suzanne, si vous vouliez m’aimer !

Elle le regarda en face cette fois, mais avec quel sérieux !

— Je ne puis croire que vous me parliez d’amour, quand vous avez là, dans votre porte-feuille, les lettres de Paule. Tant que vous les conserverez, vous n’avez pas le droit de m’interroger.

— Toujours entière et ombrageuse ! murmura Christian.

— Et vous, toujours indécis. Qui aimez-vous donc ? Le savez-vous ?

— Suzanne ! vous vous respectez trop pour. faire un jeu de tout ceci !

— Ah ! ce n’est certes pas un jeu ! dit-elle lentement.

— Alors, répondit Christian ému, je puis interpréter en ma faveur le choix de notre lied, car il est nôtre : il est fait de nos larmes et de nos joies. Il contient notre passé ; dites, dites, Suzanne, s’il ne contient pas aussi notre avenir ?

— Tant que ces lettres seront là, répartit Suzanne en montrant du doigt la poitrine de Christian, je n’ai rien à répondre.

Suzanne était si belle, Christian connaissait