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lui ; non, ce n’est pas ce que je veux dire, soyez… coquette, est-ce le mot ?

C’est le mot, mais il est fort ; le pauvre garçon ne s’attend pas à cette provocation. Et à quoi la trouves-tu bonne ?

— À me prouver s’il m’aime assez pour me préférer à une personne plus belle que moi. Ai-je tort ? Suzanne sourit. De ce côté du moins, tout était comme elle le désirait. Mais elle était inquiète au sujet de Paule, devenue invisible, ainsi que Christian. On ne les retrouva que vers quatre heures et comme on allait rejoindre le break. Paule évitait le regard de son amie, et Christian avait un tel air de triomphe que Suzanne regretta d’avoir proposé l’excursion de Charbonnières, qui devait leur fournir l’occasion d’un nouveau tête-à-tête. Quand tout le monde se fut installé, le break monta la côte ombragée de la route de Tarare. Paule, qui s’était placée entre le docteur et Madame de Livaur, ne prit aucune part à la conversation qui roula sur les incidents du comice. Enfin la voiture, précédée ou suivie par le cheval de Christian qui caracolait avec ardeur, s’engagea dans le chemin bordé de haies touffues qui descend dans l’étroite vallée de Charbonnières.

Ce petit village est renommé dans le Lyonnais pour ses eaux minérales ; c’est le Vichy et