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grossièreté dont elle n’eût pas cherché les causes si loin ; elle ne connaissait pas la morgue de la bourgeoisie lyonnaise ; cette morgue prouve bien que le principe de cette rudesse est dans le sang de la race et non point dûe aux progrès politiques contre lesquels cette bourgeoisie proteste avec plus de colère que de bon sens, mais la conversation s’arrêta là, car Julien ralentit le pas afin de se laisser rejoindre par les autres personnes de la petite société réunie pour la partie de campagne.

En quittant le break, il avait été forcé d’offrir son bras à Lina, car M. Vassier avait offert le sien à Madame Brülher, Christian s’était emparé de Paule et Madame de Livaur était restée auprès de son vieil ami le docteur Crzeski ; mais il ne tenait plus à un tête-à-tête avec une jeune fille dont les beaux yeux avaient pour lui moins d’éclat que ceux de la cassette de la riche Madame Brülher. Dans la nuit qui venait de s’écouler, la déclaration de Lina : « Je suis sans dot » avait fixé les aspirations de son cœur, et il était décidé à faire un quart de conversion de la nièce pauvre à la tante opulente. Le dépit qu’il éprouvait d’être associé pour la journée à la compagnie de Lina lui inspirait une méchante humeur qui se traduisait en paroles tant soit