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— Je comprends l’éloge que vous me faites de votre charmante nièce, répondit Paule. Vous voulez stimuler ma faiblesse. Je devrais renoncer dès à présent à Christian. Mais je ne puis m’y résoudre. Tout ce que j’ai la force de vous promettre, c’est de lui cacher mes incertitudes, et de le soumettre à l’alternative que vous m’avez conseillée. Je vous jure aussi de lui demander mes lettres et de faire de la journée de demain une journée d’épreuves pour lui ; mais, Suzanne, si elles lui sont favorables ?

Suzanne fut attristée d’avoir parlé si longtemps avec une telle effusion pour n’obtenir aucun résultat ; elle eût dû savoir que l’expérience des malheurs d’autrui n’a jamais préservé personne ; mais elle ne se sépara de Madame Vassier qu’après s’être promis d’user le lendemain de son pouvoir pour la sauver de Christian. Aucune rancune n’animait Suzanne contre les deux hommes qui l’avaient aimée ; mais ayant éprouvé aux dépens de son bonheur, le peu de solidité de leur amour, elle voulait épargner les mêmes déceptions aux deux femmes qui lui inspiraient tant d’amitié.

Le lendemain à deux heures, la place en Demi-Lune qui donne son nom à la commune située à un kilomètre du Point du jour, était en-