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cœur ami. Puis elle vieillissait ; elle avait mené une existence bien triste depuis mon mariage. Elle partagea mes regrets et, si elle ne sut pas que mon deuil était aggravé par des remords, elle n’en blâma pas la gravité recueillie. Elle s’affecta pourtant lorsqu’elle vit ma santé compromise. Tant de douleurs imprévues m’avaient brisée ; le sommeil me fuyait, je ne me sentais de goût pour rien ; je me complaisais même dans une langueur inquiétante pour sa sollicitude maternelle. Aussi accueillit-elle, comme une favorable diversion, l’annonce d’une succession qui venait augmenter la fortune qu’Hermann m’avait léguée. Le frère aîné de mon mari, mort par une triste coïncidence presque en même temps que lui, laissait à celui-ci tous ses biens qui me revenaient par conséquent. Le notaire de Manhein annonçait que son testament était attaqué au nom du troisième frère, Ludwig Brülher, par le tuteur de sa fille. Mon premier mouvement fut de renoncer au bénéfice de cette succession. J’étais assez riche pour mes désirs et peu disposée à me lancer dans les aventures d’un procès ; je ne pus faire partager cette manière de voir à ma mère ; elle persista dans l’opinion que je devais soutenir mes droits. Croyez bien que ce n’était pas cupidité de sa