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qu’expier et de subir la reconnaissance pour un mérite mensonger.

J’eus peu de peine à remplir les dernières volontés d’Hermann. Rosa, bouleversée par ces morts si promptes, fut saisie d’une fièvre cérébrale, qui l’enleva en neuf jours ; mais je fus fidèle à ma promesse. Quoique je fusse, moi aussi, accablée jusqu’à l’épuisement physique, je passai chaque soir plusieurs heures chez elle. Bien qu’elle ne me reconnût que par échappées, je lui apportais un tel souvenir d’Hermann qu’elle me demandait toujours, mais sans prononcer mon nom, lorsque je tardais à venir. Son imagination frappée me représentait à elle comme j’étais la nuit où elle m’avait vue à Sainte-Foy, car elle m’appelait la dame noire. Le soir de cet affreux événement, j’étais vêtue de noir, portant à l’avance, sans le savoir, le deuil qui se préparait pour moi. Je fis à cette pauvre fille des funérailles convenables, mais assez discrètes pour passer inaperçues. Elle et son fils reposent à côté d’Hermann. Leur tombe est près de notre tombe de famille. Je n’y ai voulu ni pierre ni inscription ; un petit champ de roses en mémoire du nom de Rosa Rentz.

Ma mère, à ma demande, s’installa chez moi pour ne plus me quitter ; j’avais besoin d’un