Page:Blandy - Revanche de femme 1869.djvu/245

Cette page n’a pas encore été corrigée

avec cette insistance des mourants à répéter les idées qui les frappent, il ajouta : « Pauvre Suzanne !… si méconnue !… que de torts !… » Et par une noble délicatesse, me rendant un dernier hommage, il ne tourna plus son regard vers Rosa.

Je sentis que nous hâtions la fin d’Hermann en mettant ainsi sa sensibilité au supplice, et cette situation était insoutenable. Je prétextai des ordres à donner ; je me privai de le voir pour lui laisser la consolation de s’occuper de Rosa toute seule. La nuit fut terrible. De quart d’heure en quart d’heure, les crises se succédèrent de plus en plus aiguës ; enfin le petit jour se leva, et je dis à Ottfried qu’il était temps que Madame Rentz partît pour n’être pas vue. Je n’assistai pas à leurs adieux ; mais un dernier intérêt, me conduisit au vestibule au moment où Rosa le franchissait. Elle s’inclina péniblement devant moi. N’étant plus près d’Hermann, ni l’une ni l’autre nous n’avions besoin de composer nos physionomies, et elle craignit sans doute de trouver sur ma figure une expression méprisante ou haineuse. Un autre sentiment m’occupait : je voulais savoir dans quel état elle avait laissé à Lyon son autre malade, le fils d’Hermann. À ma demande, elle tressaillit :