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Des cris terribles dans la chambre d’Hermann me firent oublier la résolution où j’étais de paraître ignorer son secret. Je crus que c’étaient les derniers spasmes de l’agonie. Transportée de douleur, je me précipitai jusqu’à son lit. Mon entrée subite eut un effet que j’eusse dû prévoir. Hermann, auquel des souffrances intolérables venaient d’arracher çes plaintes, s’évanouit ; Rosa, qui était agenouillée près de lui, resta prosternée, la face presque contre terre, me tendant ses mains suppliantes. N’ayant pas la force de se relever, elle glissait péniblement sur ses genoux pour quitter la chambre. Le chirurgien, réveillé par les lamentables accents du blessé, entra en même temps que moi, et recula en voyant Rosa dont l’attitude était une révélation.

— Restez, Monsieur, lui dis-je, et voyez le malade. Un médecin est un confesseur. Vous ne verrez que lui, n’est-ce pas ?

Pendant qu’il soignait Hermann, j’allai relever la malheureuse Rosa qui suffoquait. Je dus la secourir avec l’aide d’Ottfried, car elle aussi s’évanouit lorsque je pris ses deux mains transies d’épouvante. Elle avait cru sans doute que l’allais la chasser honteusement ; elle avait été écrasée par la sainteté que communique le droit