— Et que voulait mon mari tout à l’heure ?
Ottfried hésita encore :
— Je n’oserai jamais le dire à Madame.
— Et votre maître souffre, lui dis-je, attendant que vous remplissiez ses ordres. Quoi que ce soit, je vous le répète, ce sera fait. Le désir d’un malade, c’est une loi.
— Madame me pardonnera… Monsieur voulait revoir…
Je m’étonnai de n’avoir pas compris plus tôt.
— Il veut revoir Madame Rentz. Ottfried, rentrez lui dire que vous allez la chercher, que vous m’éloignerez pendant qu’elle sera près de lui. Puis attelez vous-même ; si les gens ne sont pas couchés, dites-leur que j’exige que personne ne veille, que vous allez chercher… un médicament. Amenez ici Madame Rentz, et sur tout ceci, avec elle et d’autres, silence !
Ottfried m’obéit. Quand il fut parti, je rentrai près d’Hermann dont les traits avaient pris un peu de calme, malgré le martyre qu’il endurait.
— Ah ! c’est vous ! me dit-il.
Ce « Ah ! c’est vous ! » m’alla, au cœur. Il me sembla qu’il avait dit : « Ce n’est que vous ! » Pourtant, à ce moment suprême, je ne pouvais plus jalouser Rosa, qui se trouvait entre les deux agonies des seuls êtres qu’elle aimât. Je m’age-