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par mon acquiescement à ses projets de construction, Hermann me proposa de rendre visite à ma mère ; nous avions donné l’ordre d’ateler le dog-cart, parce que mon mari aimait à conduire lui-même ; j’aperçus tout à coup le valet de chambre d’Hermann rôdant autour de l’allée de platanes. Pendant la villégiature, ce valet habitait Lyon où les affaires appelaient mon mari une bonne part de la journée. Je ne m’étonnai pas d’abord de voir Ottfried à Sainte-Foy ; je crus qu’il venait nous prévenir de la part du cocher, et je l’appelai. Il s’excusa de l’indiscrétion de sa promenade, mais en même temps il jeta sur son maître un regard si singulier, sa figure eut une telle expression d’embarras mystérieux, que je le devinai porteur d’une commission pressée et secrète dont ma présence l’empêchait de s’acquitter. Hermann le congédia et reprit sa conversation avec moi ; mais je le vis sur les épines, et j’eus compassion de son supplice. Je me plaignis bientôt du temps que le cocher mettait à atteler, et comme nous étions seuls, je priai mon mari d’aller voir ce qui retardait nos gens. Il partit avec empressement. Cinq minutes après, ma femme de chambre m’apporta les excuses de M. Brülher. Il me priait de le pardonner s’il renonçait à la visite