Page:Blandy - Revanche de femme 1869.djvu/230

Cette page n’a pas encore été corrigée

lui fussent permises. J’exorcisai facilement le démon du passé sous une pluie de mélodies vraiment bénies, et je fus avec Christian ce que j’avais été autrefois, une camarade aimable, rien de plus. Il ne me tint pas compte de cette générosité. Tout être capricieux est faible et boudeur. Il fut plus rare et enfin disparut. Je vous avoue que son absence me fut agréable. Il me gênait comme un complice. Il est vrai que ma faute était restée cachée. Pour la bizarre punition des jugements téméraires, la plupart font fausse route ; le monde incrimine souvent des liaisons pures et n’attaque pas les coupables.

— Vous excusez cette erreur ! s’écria Paule. Elle m’indigne. J’ai appris mon exclusion de l’Œuvre de ***, et ce que vous avez fait pour l’empêcher. Grondez-moi, Suzanne. Au lieu de m’effrayer, cette sévérité m’a révoltée, et si je n’avais craint de déchoir à vos yeux, elle m’aurait poussée à donner raison à Madame de Craye.

— Je ne vous gronderai pas, puisque vous vous accusez vous-même. Je me fie à votre bon sens pour convenir que le moyen d’échapper à la calomnie, ce n’est pas de la justifier. Quant à mon fait personnel, je n’ai pas à me plaindre des jugements portés sur ma liaison avec Julien