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veux que vous l’entendiez tout un jour ; je veux que vous voyiez près de vous, près de Lina, près de moi peut-être, qui sait ? la comédie de l’amour. C’est le moyen de n’en pas faire un drame. Je connais notre Christian ; je me fie à l’esprit de Julien. L’un, par sa capricieuse maladresse ; l’autre, par sa rouerie, me prêteront assez d’occasions de vous prouver que je n’ai pas été imprudente en vous exposant aux séductions qu’ils préparent. Je ne vous recommande qu’un point : Demain, rêvez le moins possible ; secouez cette langueur qui jette un voile sur tous les faits matériels et les dérobe au jugement : Je la connais, cette langueur perfide ; aussi je vous prie de garder votre œil très-clair pour tout voir. Je n’en demande pas davantage.

— Et cela suffira, Suzanne ?

— Je ne suis pas assez sûre de mon infaillibilité pour l’affirmer ; pourtant, je l’espère.

— Et maintenant, voulez-vous me dire ce qui vous fait, après tant de chagrins, le cœur si léger de soucis, l’esprit si libre et l’âme si bonne ? M’oublier une heure pour vous entendre me fera du bien, et vous m’avez promis d’ailleurs que je verrais un coin bleu à mon avenir si compromis quand je connaîtrais le reste de votre histoire.

— Oui, je le crois, ce qu’il me reste à vous