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cette partie de campagne. Il est évident que l’idée en est due à Julien et à Christian ; celui-ci veut se rapprocher de vous ; l’autre compte fasciner Lina.

— Et votre nièce s’amuse de lui : c’est visible.

— Vous ne voyez pas tout à fait juste. En bonne musicienne, Lina cherche si l’instrument est dans son ton, et elle en fait vibrer toutes les cordes afin de s’assurer de sa justesse. Ce pauvre Julien invente des combinaisons diplomatiques sans se douter que c’est lui qui est sur la sellette et non pas ceux qu’il croit embarrasser. Il pose sans le savoir et pas à son avantage, je le crains. Ce qui a dů plus vous surprendre que de me voir entrer dans le plan ennemi, c’est de m’entendre enchérir sur cette proposition en invitant tout le monde à diner. L’idée de l’excursion à Charbonnières est encore de moi. Vous avez résisté à ces projets parce que vous êtes comme les enfants qui ont peur des esprits et des apparitions ; votre premier mouvement est de fuir et de vous cacher. Garder sa frayeur, c’est croire aux sortiléges. Pour en être désabusée, il faut aller droit à eux pour savoir ce qu’ils sont réellement. La rareté de vos tête-à-tête avec Christian en a fait tout le charme. Je