Page:Blandy - Revanche de femme 1869.djvu/220

Cette page n’a pas encore été corrigée

elle trouva son amie qui l’attendait impatiemment près de la fenêtre ouverte.

— Je n’ai pas voulu me coucher sans vous revoir, dit Madame Vassier. Excusez-moi si je prends quelques moments sur votre sommeil ; mais je désire savoir pourquoi vous avez accepté la proposition de ces messieurs. Je cherche vainement quelle a pu être votre intention.

— Je comptais vous parler ce soir, répondit Suzanne ; pas plus que vous, je n’ai envie de dormir ; c’est pour cela que j’ai voulu vous avoir pour voisine. Voilà deux fois qu’on nous interrompt au moment où je me dispose à finir le récit que vous m’avez demandé ; nous n’aurons jamais une meilleure occasion de le terminer. J’ai renvoyé la femme de chambre. Personne ne viendra nous déranger. Asseyons-nous près du balcon. Je vais éteindre la lampe pour que nous soyons éclairées seulement par ce beau rayon de lune qui entre en indiscret jusqu’au divan, et nous causerons jusqu’à demain, s’il le faut, je veux dire jusqu’à ce que j’aie redonné la paix à cette chère tête si troublée ; mais ce sera avant demain, je l’espère.

Paule fit un geste de doute.

— Et d’abord, afin de vous ôter une inquiétude, je vais vous expliquer mon consentement à