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à tous les hommes d’affaires, que vous manquez de sérieux et peut-être même de logique.

— Voilà, Madame, un charmant paradoxe, interrompit Julien Deval. Il est malheureusement assez difficile à soutenir.

— Tout ce qu’il y a au monde de plus facile, reprit Suzanne, et je gage que M. Vassier lui-même en conviendra. Quelle est la grande affaire de la vie, à prendre cette question au point de vue le plus ordinaire ? C’est de procurer à soi et aux siens la plus grande somme de bonheur possible. À ce compte, un chef de famille est louable quand il consacre son activité à édifier la fortune de sa maison. Mais à côté de ce devoir, que j’admets, il y a l’abus que je blâme. Quand on possède une aisance qui éloigne tout souci pour l’avenir, je soutiens qu’il ne faut pas être le nègre du million et tourner perpétuellement la roue du mécanisme qui le produit. À ce travail-là, on perd plus qu’on ne gagne. Oui, Monsieur Vassier, car c’est à vous que je fais cette querelle amicale, vous donnez trop d’importance à vos murs mitoyens, à vos organsins et à vos gréges. L’industriel est une tête pleine de chiffres, poursuivant le roman des affaires, négligeant un peu l’histoire vraie des affections de famille, et voilà pourquoi, Monsieur Vassier,