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abdiquer tout rôle personnel. N’en croyez rien. C’est doubler sa valeur. Ce qui vous paraît austère est bien doux. Une mère qui réforme son caractère pour se rendre digne d’être l’exemple de ses enfants, acquiert une chaste beauté à laquelle chacun rend hommage. Elle ne vieillit pas comme les femmes qui sont mères le moins possible, parce qu’elle participe à la fraîcheur d’idées de ses enfants. Passion pour passion, celle que je vous propose contient plus de promesses de bonheur que celle qui vous pâlit en ce moment. « Regardez-vous ! dit-elle à Paule en lui tendant une glace de toilette. Voyez ce pli douloureux qui se creuse entre vos sourcils ! Est-ce-là le teint uni et rose que je vous ai connu ? Vos yeux sont rougis. Si ce ne sont pas vos premières larmes, ce ne seront pas non plus les dernières. Voilà ce que fait de votre beauté l’amour de Christian. Et qu’en espérez-vous ? J’admets que cet amour vous donne des joies. Je ne veux pas m’appesantir sur ses dangers. Le croyez-vous éternel ? Et vous-même, comptez-vous arrêter le temps et rester à cet âge où l’on ne vit que de transports passionnés ? Si vous oubliez tout pour cet amour, si même il vous est fidèle, vous vous trouverez dans quinze ans d’ici mère d’une fille qui vous sera incon-