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même. Cette conviction lui donna de l’éloquence. Mais comme la plupart des hommes n’ont qu’une manière d’exprimer leur passion, il en vint à lui dire quelques-unes de ces phrases Suzanne avait retenues et répétées à Paule. que Ce fut le réveil pour la jeune femme bercée par la douce séduction de cette causerie. Quand elle s’entendit nommer la seule, l’unique bien- aimée, le roman de Sainte-Foy et des Dombes passa devant elle, et elle fut tentée de dire à Christian.

Ces serments qui vous les demande ? Ces serments, vous les avez déjà faits !

Mais à ce moment, ils étaient rejoints par M. Vassier et M. Deval, et ils durent se séparer. Paule arriva près de Suzanne, brisée et si pâle que son amie devina qu’elle venait d’éprouver une émotion extraordinaire. Il n’y avait au salon que quelques voisins de campagne occupés à jouer le whist ; Lina faisait de la musique avec M. Chainay. Madame Brülher prit le bras de Paule et la mena dans sa chambre en recommandant qu’on ne laissât monter personne auprès d’elle.

— Qu’y a-t-il donc ? demanda Suzanne en dénouant elle-même le chapeau de son amie ; vous êtes défaite, votre voix est changée. Avez-vous