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— Ne craignez rien, Madame, répondit Christian après avoir ramené Kruk, c’est le voisinage des roues qui rend mon cheval ombrageux ; il n’est pas accoutumé à suivre une voiture d’aussi près. Mais Kruk n’est point vicieux. Si vous consentiez à descendre, je le tiendrais par la bride, il serait aussi doux qu’un de mes chiens, et nous rejoindrions M. Vassier et M. Deval que je vois là-haut au détour de la côte.

— Vous m’assurez que votre cheval se calmerait ? Eh bien ! un peu de promenade me fera du bien.

Christian mit pied à terre et vint ouvrir la. portière de la calèche. Justifiant les promesses de son maître, Kruk fut tout à fait paisible dès qu’il quitta son poste auprès des roues.

Les deux jeunes gens montèrent lentement sur la place de Choulans, précédés de la calèche qui les avait devancés insensiblement ; l’un et l’autre ne pensaient plus au but qu’ils s’étaient donné de rejoindre les premiers promeneurs, et la fin de cette entrevue ne ressembla pas à son début. Paule oublia son ressentiment et ses bonnes résolutions, et si elle ne laissa rien échapper de plus décisif que les aveux qu’il avait reçus d’elle, Christian put du moins espérer que son ascendant sur Paule était toujours le