elle finit par s’apercevoir qu’il mettait une sorte de colère à se livrer aux caprices fougueux de sa monture.
— De grâce ! lui cria-t-elle à un moment où il passa près d’elle superbe de tranquillité sur son cheval écumant, arrêtez-le ! arrêtez-le !
À cette exclamation qu’il attendait peut-être, Christian pressa les flancs haletants de Kruck, tira légèrement sur sa bouche, lui dit deux ou trois mots polonais ; le cheval frissonnant baissa la tête et vint se placer comme de lui-même à la gauche de la calèche.
— C’est affreux ! s’écria Paule. J’ai cru que ce vilain animal allait vous tuer !
— Plût à Dieu qu’il l’eût fait ! dit tout bas Christian. Vous m’auriez plaint sans me marchander du moins ce triste bonheur !
Les yeux de Paule se remplirent de larmes. Entendre Christian faire un tel væu, c’était trop pour ses nouvelles résolutions de sagesse ; elle les sentit défaillir dans cette émotion.
— Promettez-moi, lui dit-elle, que vous ne monterez plus Kruk.
Un nouvel écart du cheval la fit trembler encore.
— Ne restez plus auprès de la calèche, Monsieur Crzeski, lui cria-t-elle. Cela devient dangereux.