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le cheval de Christian qui se laissa dépasser et qui fut inaperçu, car il s’engagea du côté de la caserne des troupes de passage, tandis que la calèche prenait la montée près du tunnel de Vaiše. Julien se plaignit bientôt de la lenteur de l’attelage, et dit à M. Vassier qu’il serait plus agréable de suivre la contre allée que de s’engourdir dans la somnolence de la voiture. Actif, remuant comme tous les hommes d’affaires, M. Vassier accepta cette proposition avec empressement, en priant sa femme d’excuser ce manque de galanterie.

Paule resta seule à regret. Depuis qu’elle essayait de réagir contre ses sentiments, la jeune femme fuyait la solitude, car la pente de ses pensées la ramenait invinciblement à l’amour dont elle était occupée depuis un an déjà. Dès que le vide se faisait autour d’elle, son imagination était si prompte à lui présenter Christian, qu’elle crut continuer son rêve quand il s’inclina devant elle.

Christian était beau, d’une beauté tout aristocratique dans son costume de cheval qui faisait valoir la svelte élégance de ses formes. On pouvait nier la régularité de ses traits, et certainement son teint était trop brun à côté du blond vénitien de ses cheveux courts ; la saillie de son