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cents ? Il est plaisant que moi, que vous daignez trouver roué, je vise au bon et honnête motif, tandis que vous, réputé sage, vous êtes engagé dans une intrigue compliquée et peu morale, dangereuse même, car M. Vassier, avec son air placide, n’est pourtant pas un mari de comédie. Et puis, croyez aux arrêts de l’opinion publique. L’homme vertueux, c’est moi ; et vous êtes le roué.

Julien aurait pu continuer à se moquer agréablement de Christian ; celui-ci n’entendait pas malice à ces éloges narquois ; il y vit pourtant le désir d’échapper à une interrogation embarrassante. Julien ne se souciait pas d’accuser des sentiments très-vifs pour l’une ou l’autre des deux personnes à marier dans la maison Brülher, et si Christian avait l’esprit trop superficiel pour deviner la diplomatie compliquée de l’avocat, il était assez Lyonnais pour comprendre un calcul d’intérêt. De lui-même, et pour servir Julien, il lui dit que Madame Brülher était, revenue d’Allemagne avec une fortune presque égale à celle que son mari lui avait laissée. Cette fortune, héritage du frère ainé de M. Brülher, avait été contestée à sa veuve par le tuteur de Lina aux nom et place du troisième frère, père de la jeune fille, et mort depuis longtemps. De là le