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lettres, ne vous les a-t-elle pas redemandés ?

— Eh ! oui, dit Christian dépité, et ce sont vos conseils qui m’ont valu cette querelle. Vous aviez raillé ce que vous nommiez ma timidité et que je crois de la prudence ; vous m’aviez pressé d’établir mon empire pour combattre plus victorieusement l’influence de Madame Brülher, Par votre avis, j’ai osé plus que je n’avais essayé jusqu’à présent et au lieu de la faiblesse que je pouvais attendre après un an d’assiduités très-doucement souffertes, j’ai subi un échec complet, puisqu’elle est fâchée au point de me réclamer ses lettres. J’avoue cet échec sans fausse honte, car je vous l’attribue. L’expérience m’a prouvé qu’on peut gagner une femme délicate, mais jamais en forçant sa volonté. Celles qu’on obtient ainsi ne valent pas la peine qu’on les prie, même de cette façon sommaire.

— Cher Monsieur Crzeski, il faut opter, s’écria Julien. On ne peut être à la fois timide et… fat, passez-moi le mot. Vous croyez à votre expérience, fiez-vous à elle seule, mais ne me rendez pas comptable de vos défaites. Vous aurez mal suivi mes indications ; adopter une marche de conduite n’est rien, il faut encore la soutenir jusqu’au bout.

Et l’avocat établit une théorie très-irrévéren-