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cette intimité. Je savais Madame Brülher incapable d’aimer, mais je ne pensais pas qu’elle dût communiquer ce vice-là à Madame Vassier. Depuis cette fatale visite à Sainte-Foy, tout est changé entre nous. Je ne vais pas la voir sans qu’elle ait sa petite fille auprès d’elle ; et quand par hasard elle est seule, elle s’arme de ses devoirs, de son mari, de sa réputation, et autres engins de guerre défensive laissés de côté depuis longtemps entre nous. Si encore elle ne m’attaquait pas, je prendrais en patience ce caprice de vertu ; mais la voilà qui nie mon amour, et elle m’a fait hier un portrait si absurde de moi-même, que je n’en aurais pas deviné l’original si elle ne l’eût nommé.

— Croyez-le, répondit Julien en ricanant, ce portrait est dû à la collaboration des deux amies ; mais n’avez-vous aucun moyen de les brouiller sans retour ?

Christian rougit.

— Peut-être, dit-il en hésitant, serait-il possible de prouver à Madame Vassier que Madame Brülher prend plaisir à interdire à son amie un bonheur que sa nature lui défend ; mais ce serait indélicat, et je préfère tout devoir à l’affection dont Paule m’a déjà donné des gages.

— Mais ces gages, car vous parlez de ses