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cat était engagé, et s’il l’était réellement ; elle soupçonnait un calcul intéressé dans son double jeu, ce qui l’avait poussée à indiquer à sa nièce les prétentions pécuniaires de Julien. Elle se fût d’ailleurs gardée de lui communiquer de plus sérieuses préventions contre M. Deval, car son impartialité admettait toutes les suppositions, celles mêmes qui étaient à l’avantage de ce dernier. Il se pouvait après tout qu’il fût épris de Lina, et que sa fausse position auprès de Suzanne causât seule l’ambiguïté de son attitude. Madame Brülher se réservait, dans le cas où l’avenir donnerait raison à cette bienveillante conjecture, de s’expliquer avec Julien et de lui dire qu’il ne restait rien du passé, saufune amitié facile à renouer.

Pendant que tout, à l’insu de l’avocat, lui aplanissait une affaire dans laquelle il ne voyait que difficultés, Julien déjeûnait en tête-à-tête avec Christian Czreski au chalet du parc. Depuis leur alliance improvisée, les deux jeunes gens avaient pris l’habitude de se réunir de temps en temps pour s’éclairer mutuellement. Chris- tian n’apportait guère, pour sa quote-part de conseils, que les railleries faciles à son esprit léger ; les traditions de bonne compagnie qu’il tenait de son père l’empêchaient autant que son