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quatre brusques transformations pendant qu’elle écoutait la petite leçon de sa tante ; elle fut tour à tour attentive, étonnée, perplexe, puis bouleversée par le conseil sous forme d’aphorisme qui la termina.

« Un certain calme modeste ! dit-elle enfin en riant de ce franc rire de l’adolescence qui est comme un chant de jeunesse et de bonheur, et de quels éléments se compose-t-il, ce certain calme ? Un tiers de stupidité, un tiers de dissimulation et un tiers de respect pour la grimace convenue et consacrée, voilà son analyse exacte. Mon amie Suzanne se moque de ma simplicité allemande. Oui, oui, dit-elle, à un geste de dénégation de sa tante, je lis dans vos livres à toute page : « La naïveté allemande, la rêverie allemande. » Et vous abusez des avantages que vous donne sur nous votre talent de bien dire. Si vous ne railliez pas, prendriez-vous ce ton de pédagogue qui sied si mal à votre charmante figure ?

— Tu crois t’en tirer par des compliments, petite rusée, dit la jeune femme en arrangeant les plis de sa robe blanche que Lina avait chiffonnés en l’embrassant, mais je ne te tiens pas quitte à si bon compte. Ceci est sérieux, mon enfant. Je te le répète, nous ne sommes plus