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allusion, dans cette dernière phrase obscure et entortillée, au mariage possible de sa nièce avec Julien Deval. Quant à la jeune fille, ne voulant pas entreprendre une lutte dogmatique avec la visiteuse, elle répondit à ses vœux par une révérence cérémonieuse, et garda le maintien modeste tant recommandé par sa tante. Lorsque Madame de Craye eut pris congé, Suzanne jugea qu’il était temps de s’expliquer avec sa nièce au sujet de l’attitude de Julien Deval, puisqu’une étrangère la croyait assez significative pour faire une allusion à son résultat probable.

Ce fut avec un tact de mère que la tante interrogea la nièce ; elle ne lui adressa aucune question nettement, afin de ne pas effaroucher la pudeur de la jeune fille, mais comme par hasard et dans l’entraînement de la conversation ; Lina répondit avec le plus gracieux abandon ; elle s’était aperçue des attentions de Julien. Le jeune homme lui plaisait, mais il y avait loin de cette préférence à de l’amour.

— Comment pourrais-je dire que je l’aime ? répondit-elle à une demande plus précise de Suzanne. Laissez-moi le temps de le connaitre. Je ne saurai vraiment si nous nous convenons que dans six mois ou un an.