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et celui de sa mère ; elle assista à quelques-unes de ces comédies provinciales noires de fiel qui, sous prétexte de sauvegarder les intérêts religieux, répandent leur venin sacré sur tout ce qui fait obstacle à leurs desseins. Suzanne, voyant qu’elle aigrissait par sa résistance des préventions aussi acharnées contre son amie, alla trouver l’ecclésiastique chargé de la direction de l’œuvre de ***.

La cupidité fait taire souvent l’intolérance, et dans le fait de cette exclusion, le directeur de l’œuvre de ***, homme d’esprit s’il en fut, n’avait pas été consulté. D’ailleurs l’ultramontisme est si dominant à Lyon que les ecclésiastiques, gens habiles pour la plupart, ont plus souvent à mitiger le zèle religieux qu’à l’exciter. Le directeur comprit Suzanne à demi-mot ; il vit qu’elle redoutait plutôt pour son amie les périls moraux d’un blâme public que les picoteries à fleur de peau de la médisance. Il se prononça contre la sentence émise et le comité dut retirer son arrêt devant cette autorité sans contrôle.

Madame de Craye vint annoncer à Madame Brülher la réintégration de son amie dans sa qualité de dame patronesse, et pour faire honneur à la nouvelle bienfaitrice de l’œuvre, elle lui annonça que sa nièce était priée de quêter