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Lina passa du ton majeur au mineur avec une vibration plus lente et plus sourde. Les deux jeunes femmes se levèrent pour aller rejoindre les visiteurs. Lina, ne pouvant s’astreindre à les suivre posément, papillonna autour des plates-bandes, et Paule dit à Suzanne :

— Une remarque indiscrète m’est-elle permise ? Je crois que votre nièce ne voit pas Julien Deval d’un œil indifférent.

— Ah ! vous l’avez deviné aussi ! répondit Suzanne avec un demi-sourire. Rien n’est encore sérieux de ce côté, mais il est extraordinaire que les deux femmes pour lesquelles j’ai le plus d’amitié soient recherchées par les deux hommes qui m’ont aimée. J’ai une partie à jouer dans l’intérêt de Lina et sans qu’elle s’en doute, car je me reprocherais de ternir la fraîcheur de ses impressions et de gâter le premier éveil de son cœur. Je suis responsable de son bonheur, et je veux qu’elle soit aimée comme elle mérite de l’être, ou par Julien ou par un autre. Quant à vous, toute responsabilité vous appartient. Étudiez Christian, je vous y aiderai.

Suzanne et Paule se donnaient le bras amicalement au moment où elles retrouvèrent les personnes qui venaient au devant d’elles. Julien Deval et Christian Crzeski se regardèrent singu-