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Paule, de si grandes déceptions rendent féroce.

Humiliée enfin de subir ses remerciements et ses protestations d’amour, je lui dis :

— Je suis venue vous annoncer, qu’à votre exemple, je me suis donné une petite passion pour remplir les longs intermèdes de la nôtre. C’est la passion des voyages. Je pars pour le Mâconnais, de là pour je ne sais où. Il serait inutile de m’écrire à Sainte-Foy et de vous y présenter à votre retour, vous ne m’y trouveriez pas. Ceci est un adieu.

— Ceci est une plaisanterie de ma charmante Suzanne, répondit-il avec cette câlinerie slave, qui tient bien plus de l’habitude que de la véritable tendresse du cœur.

— Vous me trouvez une mine plaisante ? lui demandai-je.

— Vous m’en voulez de ne pas vous avoir écrit, me dit-il en se mettant à mes genoux, et c’est par prudence que je ne l’ai pas fait. Quand j’ai été incapable de mettre les adresses moi-même et de dicter plusieurs lettres pour dérouter les commentaires de Pierre, je n’ai plus osé vous donner de mes nouvelles. J’ai chassé aujourd’hui pour la première fois, et j’allais vous écrire ce soir ou partir pour Sainte Foy demain.