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même tous ces sites gracieux, le côteau de Sainte-Foy que Jean-Jacques décrit dans un admirable passage de ses Confessions, et où il passa une nuit, couché au bord d’un sentier, et s’endormant au chant du rossignol.

Deux jeunes femmes qui se promenaient, par une belle journée de septembre 1867, dans le parc d’une villa située au-dessus de ce sentier de Sainte-Foy, immortalisé par le souvenir de Rousseau, causaient précisément du contraste, visible pour elles qui dominaient la ville, de sa laideur, de son aspect maussade, avec la beauté mouvementée du coteau qui déployait autour d’elles ses plis verdoyants.

« Suzanne, dit la plus jeune des deux femmes en s’accoudant à une terrasse de pierre sculptée qui surplombait hardiment un précipice de cent pieds, mais un précipice fleuri et riant, je me réconcilie avec votre Lyon enfumé. Il m’a déplu quand je l’ai visité hier ; les ruelles de la Croix-Rousse m’ont serré le cœur ; et, sans reproche, les églises sont bien pauvres et peu soignées pour appartenir à la ville la plus catholique de France. Eh bien ! d’ici, mon impression est différente ; maintenant que cet amas de murs gris et noirs prend des reflets de cuivre et