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accourir vers lui ; et maintenant je souhaitais la rapidité de l’éclair pour lui échapper.

— Pierre, dis-je au piqueur, je vais repartir puisque M. Crzeski est guéri ; mais il nous a tous alarmés en ne nous prévenant pas de sa guérison, ne lui dites pas que je suis venue. Et je lui donnai quelque argent.

— Monsieur verra Madame ; il vient par le chemin du village, et de l’autre côté, le sentier est droit pendant plus d’un kilomètre. Si Madame veut se fier à moi, je la ferai entrer dans une pièce de la maison ; Monsieur, en rentrant, commence toujours par conduire ses chiens dans la cour ; il reste un moment avec eux. Je pourrai faire partir Madame pendant ce temps.

— Surtout, Pierre, par un mot à M. Crzeski !

— Madame peut se fier à moi, me répéta le brave serviteur qui ne comprenait rien à mon manége bizarre, mais dont l’honnêteté me rassurait.

La femme du garde s’était retirée dès qu’elle m’avait vue aborder le piqueur. Pierre me fit entrer dans le vestibule humide, et il m’ouvrit la chambre de Christian.

Cette pièce tenait du bivouac et du chenil ; les chiens avaient maculé tous les meubles des traces de leur passage ; les tables étaient encom-