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part une large caisse de robes sur la jardinière qui allait partir avant mon coupé, et sur le siége de la jardinière ma femme de chambre avec son attirail de sacs et d’ombrelles.

— Je ne vous emmène pas et pourquoi cette énorme caisse ?

Ces mots que je lui jetais impatiemment bouleversèrent cette pauvre fille ; elle ne connaissait pas le mot de M. de Talleyrand sur le zèle indiscret et importun ; elle se confondit en excuses, en explications, et d’ailleurs elle n’avait rien fait qui fût une dérogation aux habitudes de son service. Je pus la laisser, elle, mais il eût été trop invraisemblable que je partisse avec ma seule robe de voyage et sans toilette. La jardinière descendit la côte de Choulans devant mon coupé, pendant que je me demandais ce que je ferais de cet embarrassant colis. Au chemin de fer, autre mésaventure. Jean me laissa dans la voiture, selon les us et coutumes de la maison ; il alla prendre mon billet, fit enregistrer mes bagages, m’apporta mon ticket et mon bulletin sans que j’osasse prendre sur moi pour cette fois, tous ces petits arrangements d’un départ. Je montai sur le perron, ne voulant pas pénétrer dans la gare avant d’avoir vu repartir le coupé. Le cocher n’en finissait plus de rassembler ses