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ses chiens et son attirail de chasse et qu’il s’est sauvé en Suisse. Excusez-moi donc de ne vous avoir pas écrit. Je suis content que mon père soit encore aux Eaux-Bonnes. Cet accident l’aurait alarmé, et j’aurais été contrarié de l’obliger à passer quelques jours avec moi dans ce pays de marais où je n’ai qu’une mauvaise hutte sans le moindre confortable. Ne vous inquiétez pas de moi ; dès que je serai transportable, je retournerai à Lyon, ne fût-ce que pour changer d’air. Je vous prie, encore une fois, de ne pas vous tourmenter.

« Votre ami,
« CHRISTIAN. »

Voyez de quelle écriture pénible il a ajouté lui-même ces quelques mots :

« Pardonne-moi l’inquiétude que je te cause. Je souffre plus de me sentir si loin de toi que d’être cloué ici par cet accident. Le désir d’aller te répéter que je t’aime me fera guérir plus vite. Adieu, je n’y vois plus clair, ma main blessée me refuse le service, la tête me tourne… »

Devant les anxiétés que cette nouvelle m’apporta, mes griefs s’effacèrent vite. Je répondis longuement et avec effusion à Christian ; je le priai de m’envoyer chaque jour un bulletin de