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vements de son âme. Vous trouvez cette exaltation enchanteresse ; mais le 22 août est bien près du 1er septembre, et le 1er septembre…

Je vais vous faire tomber de haut, ma chère Paule ; la chute me fut sensible. Le 1er septembre fut le terme de nos amours, puisque c’était l’ouverture de la chasse.

— Oh ! Suzanne, s’écria Paule, est-il possible que Christian ait cessé si vite de vous aimer ?

— Vous ne m’entendez pas. Christian continua de m’aimer, mais à sa manière qui n’était pas la mienne. On reproche aux femmes d’avoir l’affection envahissante, d’exiger de l’homme aimé un asservissement perpétuel à leurs tendresses. Je vous le jure, je n’ai pas cette tendance tyrannique ; si Christian m’avait quittée pour accomplir un devoir, je l’eusse trouvé plus digne de mon choix ; mais, sans que rien ne l’y obligeât, ni une promesse à des amis, ni une invitation, m’abandonner si vite ; c’était me rappeler du ciel sur terre et bien cruellement.

Il ne comprit ni sa faute, ni le coup qu’elle me porta. Il m’annonça son départ comme une chose toute naturelle, comme s’il était de rigueur, sous peine de délit, qu’il ouvrit la chasse au jour consacré à saint-Hubert. Du reste, il