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tian ; mais je suis prête à confirmer tous ces jugements par des faits.

Je n’avais pas vu Christian pendant les deux premières années de mon mariage, son père lui ayant fait terminer son éducation par un voyage en Italie et en Angleterre. Revenu fanatique de la patrie des sportsmen et assez peu enthousiaste de la patrie des arts, il reprit son train de vie lyonnais, chassant en automne et en hiver, fournissant l’été des courses sans fin à travers nos campagnes, jouant à son cercle pour remplir les intermèdes de cette vie fatigante… Quand il vint chez moi avec le docteur Crzeski, j’eus pour lui les égards affectueux qui succèdent aux amitiés d’enfance, et il devint un des familiers de mon salon. Tant que je fus occupée de Julien Deval, je ne compris pas ce que Christian voulait me faire entendre de la persistance de ses anciens sentiments ; il ne m’en parlait qu’à demi-mot, et mon inattention le décourageait ; mais lorsque je revins d’Aix, il fut si évident que j’étais abandonnée par Hermann et impatiente de cet abandon que Christian prit de l’assurance.

Un soir que nous nous promenions là-haut dans l’allée de platanes (ma mère et quelques personnes étaient assises sous la véranda), il me parla du passé et de son amour. Il me jura