Page:Blandy - Revanche de femme 1869.djvu/136

Cette page n’a pas encore été corrigée

rêverie pendant ses courses à cheval, pendant ses promenades pédestres de cinq à six lieues, et pendant ses repos forcés après toutes ces fatigues. Les gens mélancoliques sont plus amoureux des obstacles à vaincre que de la femme qu’ils recherchent ; la mollesse de leur poursuite le prouve assez. La plupart d’entre eux seraient embarrassés de leur triomphe ; ils l’accepteraient avec plus de maladresse que de transports. Le bonheur qui leur convient, c’est une espérance mitigée par un peu de crainte ; la balance de ces deux sentiments stimule leur irrésolution qui se complait dans le vague de cette incertitude. Si vous doutez que cette manière de juger Christian soit juste, rappelez-vous que tout être n’a qu’une certaine somme d’énergie physique et morale à dépenser ; tout ce qui est déversé d’un côté manque de l’autre. Ceux qui usent de leurs facultés intellectuelles jusqu’à l’abus paient cette prodigalité d’un affaiblissement des forces physiques ; en revanche, un homme qui soumet son corps à une gymnastique persistante et variée perd la puissance d’exalter ses facultés morales ; ses muscles s’exercent et se développent aux dépens de son esprit et même de ses nerfs. Ceci est élémentaire.

Vous me trouvez peut-être sévère pour Chris-