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Paule ; vous ne retrouvez dans ce caractère austère aucun trait de votre Christian ; je ne désespère pas cependant de vous prouver que le fils tient du père, mais à la manière des imitateurs qui outrent les modèles sur lesquels ils se forment. Le docteur Crzeski a l’esprit rigide et la raison très-calme ; Christian a le cœur glacé, et il s’est abstenu de réfléchir parce qu’il a trouvé plus simple d’adopter les idées toutes faites qu’on lui présentait. Pour avoir obéi trop longtemps à cette sagesse qui ne provoque aucun murmure, étant imposante comme la vérité, Christian est devenu irrésolu ; pour ne savoir pas s’élever à la hauteur d’où son père domine toutes choses, il est resté superficiel, mais tranchant, n’acceptant rien de ce qui est condamné par la critique paternelle. La froideur, que les malheurs et l’expérience ont communiquée au bouillant combattant de 1831, est devenue constitutionnelle chez Christian. Le docteur, savant physiologiste, a entretenu soigneusement cette disposition naturelle qui lui promettait que son resté fils échapperait aux dangers des passions ; veuf de bonne heure, il a voulu le retenir autant que possible dans la maison paternelle, et il a satisfait ses goûts pour l’escrime, l’équitation et les exercices violents, espérant aider à la pu-