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tère de Christian doivent être incompréhensibles pour vous. S’il se distingue de notre jeunesse française par quelques défauts et par quelques qualités qui lui sont propres, il tient les uns et les autres, un peu de sa nature sans doute, mais beaucoup de son éducation. Vous savez, comme tout le monde, que le docteur Crzeski est un réfugié de 1831, qu’il appartient à la courageuse noblesse de Volhynie, et qu’il est du petit nombre des émigrés auxquels les débris de leur fortune personnelle permirent de ne pas recourir à la générosité, un peu précaire, hélas ! de la France. Mais, puisqu’après comme avant son mariage à Lyon, il n’admit presque personne dans son intimité, vous ignorez quel homme est le docteur Crzeski.

Tout le monde peut apprécier sa vie extérieure, sa science médicale, son dévouement pendant les épidémies ; chacun a plus ou moins admiré sa figure noble sur laquelle les tristesses de l’exil ont jeté un voile de mélancolie, sa taille majestueuse, le sens et la solidité de ses rares paroles, mais peu ont été honorés de son amitié. Ce mot honorés me vient aux lèvres avec assez de bonheur d’expression, car aucune de ses relations ne va sans un peu de solennité. Le respect qu’il se porte à lui-même s’impose à tous ceux qui