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ne me faisait pas grâce d’une ligne et me taquinait à tout propos.

Je ne pouvais prendre au sérieux cette belle passion, et malgré les scènes de jalousie que Christian me fit très-ouvertement à l’époque de mon mariage, je ne crus pas le moins du monde à son désespoir. Il était si bien admis dans notre cercle intime de tourner en plaisanterie les prétentions de Christian, que ma mère et son père ne virent qu’une bouderie sans conséquence dans le refus qu’il fit d’assister à ma noce. Tous les deux prenaient cette velléité amoureuse pour une effervescence passagère, et ils ne doutaient pas qu’elle ne passât bientôt. Si cet avis leur fut commun, il leur était inspiré par des motifs bien différents. Ma mère, foncièrement indulgente parce qu’elle est foncièrement vertueuse, excusait l’explosion naturelle des passions chez les jeunes gens, et elle croyait que Christian sourirait de son premier amour dès qu’il userait de sa liberté. M. Crzeski, ayant inculqué à son fils le plus grand respect pour les devoirs religieux et moraux, se disait que Christian s’interdirait de penser à moi dès que j’appartiendrais à M. Brülher.

Paule, vous connaissez peu le docteur Ladislas Crzeski, aussi quelques particularités du carac-